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Alain Wagner, lauréat du Prix Seqens de l’Académie des sciences et de la médaille Berthelot

Alain Wagner est actuellement directeur de recherche CNRS de l’équipe de Chimie BioFonctionnelle. Son équipe est composée principalement de doctorants et de post-doctorants, travaillant sur la chimie in vivo. Cette méthode englobe le développement de nouvelles réactions chimiques dans des milieux complexes liés à la biologie tels que les biofluides, les biomolécules ou de manière ultime les animaux vivants. L’objectif de ses travaux est de développer de nouveaux concepts thérapeutiques ou de nouvelles méthodes analytiques qui pourraient avoir des applications en recherche fondamentale mais aussi pour le traitement de patients ou le diagnostic de pathologies. L’enjeu principal de ses recherches est de pouvoir former ou rompre des liaisons moléculaires à un moment donné et à un endroit précis dans un organisme vivant. Pour embrasser la difficulté d’une telle approche ou chimie et biologie sont intimement liées, l’équipe a intégré des laboratoires de chimie, de biologie moléculaire et de culture cellulaire afin d’avoir ses propres outils et moyens d’évaluation. Les chimistes de cette équipe réalisent toujours de la chimie et de l’évaluation dans un système biologique complexe.

Alain Wagner possède un parcours universitaire classique qui l’a conduit à l’obtention de son doctorat en chimie de synthèse à l’Université de Strasbourg en 1991. Après sa thèse, il réalise son stage post-doctoral d’une durée de deux ans et demi dans une start-up américaine de la Silicon Valley nommée Affymax. Il développe alors un intérêt tout particulier pour les domaines prometteurs des anticorps catalytiques et de la synthèse combinatoire. Le Dr Wagner est recruté par le CNRS en 1994 pour développer des projets alliant chimie, biologie et technologie.

Après sa promotion au poste de directeur de recherche en 2001, il obtient une mise à disposition pour fonder et diriger sa première start-up, Novalys Discovery. En 2008, suite à la fusion de Novalys avec Alix donnant ainsi naissance à NovaliX, Alain Wagner retourne à la recherche académique au sein de la faculté de pharmacie de Strasbourg. La société utilise aujourd’hui des techniques biophysiques avancées pour le développement de médicaments. Aujourd’hui, cette société, possède plusieurs sites en Europe et compte parmi elle plus de 150 employés. Depuis son retour à la vie académique, Alain Wagner a participé activement à la création de Phytodia, société spécialisée dans le développement de principes actifs pour la cosmétique, de Nutraceutique et de eNovalys en 2009.

Alain Wagner s’engage alors dans une recherche centrée sur l’innovation et la création de valeur industrielle. L’équipe qu’il dirige est pionnière dans les possibilités offertes par la maîtrise de la chimie exogène du vivant. Ce domaine en plein essor est le ferment du progrès scientifique et promet des avancées majeures dans de nombreuses applications thérapeutiques, diagnostiques et technologiques.

Selon Alain Wagner, son expérience la plus marquante est sûrement son expérience aux Etats-Unis. Cela dans le fait d’avoir « intégré une start-up emblématique, gérée de façon ultra professionnelle, avec une ouverture d’esprit permettant d’aller explorer de nouvelles pistes ». La société investissait dans sa technologie de cœur qui était la synthèse combinatoire et la synthèse sur des micro puces mais a également exploré d’autres techniques proposées par les chercheurs. Cette liberté a permis à la société Affymax de faire naitre Affymetrix société fabriquant des puces à ADN mais aussi la société Maxigen pionnière du gène shuffling.

Les travaux qui lui tiennent le plus à cœur sont toujours ceux qu’il conduit à l’instant. Ils concernent la société MicroOmix qui analyse et tri des cellules uniques sur la base de leur activité sécrétoire. Le Dr Wagner a publié plus de 150 articles dans des revues à comité de lecture et est l’inventeur de 25 brevets. Pour le chercheur, les articles sont l’aboutissement d’un travail qui mérite d’être communiqué à la communauté scientifique. Il prend souvent l’exemple de l’article sur la société Syndivia créée en 2014 qui développe des thérapies et anticorps conjugués à des drogues. Ces approches sont issues du développement des techniques de bio-conjugaison qui ont été brevetées. Cet article représente bien l’idée d’interfacer la chimie à d’autres sciences.

Depuis son enfance, le Dr. Wagner à un goût pour l’entreprenariat et apprécie un travail de laboratoire, une vraie application, une réponse à un besoin réel. Pour lui une des difficultés de l’entreprenariat est celle de convaincre et d’entrainer. Selon lui le métier de chercheur a autant d’obstacles et de difficultés que celui d’entrepreneurs mais l’avantage dans le second cas est de pouvoir être au contrôle de ce qu’on fait, à la différence de la recherche académique qui est quant à elle dépendante de l’évaluation constante par autrui de chacun de ses faits et gestes.

Les conseils du Dr. Wagner pour innover sont à eux seuls tout un programme : croire en son idée, avoir assez de recul pour remettre en doute ses décisions tout n’attendant pas l’idée parfaite pour lancer son projet…